Cette crise n'est pas le fruit du hasard.
Jacky Blavier
Cette crise n’est pas le fruit du hasard !!!!!!
Aujourd’hui que faire ?
IL faut faire aujourd’hui l’analyse profonde de la globalisation financière qui plonge le monde dans la crise : crise du capitalisme financier mondialisé et mise en échec de l’impérialisme américain. Nous n’en sommes qu’à la première étape d’un mouvement qui a commencé par toucher les boursicoteurs et les spéculateurs. Mais d’ores et déjà les conséquences sur l’appareil productif se font sentir : 159000 emplois détruits aux Etats Unis d’Amérique, selon le BIT (Bureau International du Travail), le chômage devrait toucher 210 millions de personnes dans le monde soit une augmentation de 20 millions d’ici fin 2009. En Europe c’est toute l’industrie qui commence à être touchée (sidérurgie, automobile…), en France le chômage a fait un bon de spectaculaire de 40000 inscrits supplémentaires en septembre, 6000 chez Renault, 672 à la Redoute, sans compter la CAMIF…Les licenciements se multiplient et le pire est encore à venir. A Dunkerque fermeture temporaire ( ?) d’un haut fourneau à Arcelor Mittal.
Cette crise n’est pas le fruit du hasard, c’est le résultat de politiques économiques et financières menées depuis 30 ans avec constance et brutalité. C’est ce qu’on a appelé le « néo-libéralisme »dont le credo tient en 3 mots : « libéralisme, déréglementation, privatisation ». L’objectif était d’offrir à la finance des tranches toujours plus épaisses du bien commun. Pour y arriver les néo-libéraux livrent une guerre sans merci aux salariés. Les salaires subissent donc une pression constante à la baisse ou à la stagnation depuis 3 décennies. Pour les retraites, les pensions, les prestations sociales et les services publics, la situation est encore plus catastrophique puisqu’il faut satisfaire la démesure de l’appétit financier. En 20 ans 9,3% du PIB (Produit Intérieur Brut) a glissé du Travail vers le capital. Ces phénomènes ont également influencé les mentalités en faisant la promotion de l’individualisme à outrance au détriment de la solidarité en mettant en concurrence au niveau mondial les hommes et les territoires. Comme le dit clairement Warren Buffett, l’un des hommes les plus riches de la planète : « La guerre des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la remporter. » Les choses sont claires.
Il ne faut se faire aucune illusion, la politique actuellement menée en France s’inscrit dans ce schéma. Poursuite des privatisations (La Poste), bouclier fiscal, atteinte au droit du travail, remise en cause du CDI, destruction des acquis sociaux du programme du Conseil National de la Résistance, suppression massive de postes dans le service public (Education Nationale, Intérieur, Défense…) Le Gouvernement dit vouloir sauver le système bancaire, parle du retour de l’Etat mais lorsqu’il recapitalise les banques il ne rentre même pas dans les conseils d’administration. Voilà la réalité. Les politiques ne se font pas au nom de l’intérêt général mais uniquement au profit de quelques-uns uns. Une preuve de plus : l’annonce de l’augmentation de plus de 20% des salaires des patrons du CAC 40 tandis que la misère et le chômage explosent. Faut-il aussi rappeler que les traités européens successifs (Acte Unique, Maastricht, Pacte de Stabilité Traité de Barcelone, de Nice, Projet de Constitution Européenne, Traité de Lisbonne) visaient à inscrire dans le marbre ces politiques au nom de la « concurrence libre et non faussée » et de l’indépendance de la sphère financière (indépendance de la Banque Centrale Européenne) par rapport au pouvoir politique, donc de la démocratie, faisant ainsi de la construction européenne un relais idéologique puissant du néo-libéralisme.
Aujourd’hui que faire ? Il faut remédier aux déséquilibres de l’économie mondiale sur une analyse claire et lucide de la situation et se donner les moyens d’agir sur la cour des choses. Comment ? En réaffirmant l’intervention de l’Etat par des politiques publiques au service de l’intérêt général et de la démocratie. En faisant de l’Europe un véritable acteur politique et stratégique autonome plutôt qu’un espace de libre échange. S’appuyant sur les Etats Nations qui ont seuls la légitimité pour porter des projets de grande envergure en particulier quand la tempête fait rage, s’appuyant sur les peuples et qui restent les seuls espaces où la démocratie puisse exister. En remettant en cause le modèle économique dominant sans faiblesse intellectuelle. Par la renationalisation du secteur bancaire au service d’une grande politique d’investissement dans la santé, la recherche, l’éducation, la politique industrielle…La création d’un gouvernement de la zone euro, par la réglementation des marchés, par le rééquilibrage des revenus en faveur du travail et des salaires.
Ce projet ne peut être qu’un projet républicain, porté par une Gauche au clair avec ses idées. Face au défi historique auquel nous devons faire face, il faut voir loin et penser mondial. C’est ce à quoi s’emploie le MRC.
Jacky Blavier